18 février 2011

Le racisme et les "races pures"

La Bretagne est terre de tolérance (y'a pas que la Bretagne bien sûr, mais c'est mon sujet préféré). C'est une des régions françaises où les extrêmes remportent le moins de voix dans différents scrutins. Le métissage culturel est un fait depuis "toujours" et on pourrait penser qu'on est à l'abri.

Certains d'entre eux, le site de Breizhatao plus particulièrement, ont lancé une attaque contre Yannick Martin, sonneur du bagad Kemper, champion de Bretagne de sonneur de couple à deux reprises (ces deux dernières années) avec divers partenaires, trophée de la plume de paon avec son frère,... sous prétexte qu'il serait... noir !

La belle affaire ! Est-ce que la couleur de sa peau a à voir avec son talent, son amour de la culture bretonne ?

Quand ces demeurés auront fait autant pour la culture bretonne que Yannik, ils pourront peut-être ramener leur fraise, mais je doute qu'ils en soient capables.

Désolé pour eux, mais pour la grande majorité des bretons, la Bretagne c'est aussi Yannick Martin, son frère jumeau Tanguy Josset, les frères Rhaddouff (Kaïs et Younes), Mouhoub Slimani, Farid Aïd Siameur, Karim Gani... et tant d'autres, qui se sont totalement immertés dans la culture bretonne, soit ont participé à une superbe expérience de métissage. Vous pouvez en citer beaucoup d'autres, ce sont les premiers noms qui me viennent à l'esprit.

La victime a porté plainte pour injures raciales et Bodadeg ar Sonerion également. Espérons que la justice sache gérer cela, mais au-delà , cela nous incite à rester vigilants, la bêt eimmonde n'est finalement jamais bien loin.

Au delà de cela, ces "...." s'approprient divers symboles qu'il est hors de question de leur laisser :
- la croix noir, le "Kroaz du" plutôt, le premier drapeau des croisés bretons, ne leur appartient nullement et n'est sûrement pas le symbole d'une "race", mais simplement d'une partie de l'histoire bretonne.
- l'expression "Breizh atav" ou Breizh atao comme cela se prononce et qui veut dire "Bretagne toujours". J'ai envie de pouvoir le dire et le vivre sans que cela soit synonyme de quoi que ce soit d'autre qu'un amour de la Bretagne, sans rejet de qui que ce soit et sans pour autant me considérer comme quelqu'un de plus pur qu'un autre.

Au fait, c'est quoi une race ? Je n'en connais qu'une pour ce qui me concerne, c'est la race humaine. Et encoère on dit plutôt d'espèce humaine !

Une petite sélection de commentaires ?
- http://www.letelegramme.com/tag/Yannick%20
- http://www.udbpennarbed.org/article-soutien-a-yannick-martin-66393599.html
- http://www.bretagne.fr/internet/jcms/prod2_97105/le-conseil-regional-apporte-son-soutien-a-yannick-martin
- http://breizh.blogs.ouest-france.fr/archive/2011/02/04/nous-sommes-fiers-de-yannick-martin.html

11 août 2008

Menace sur les bagadoù

Voici un excellent article du Monde sur les pratiques amateurs :





09 août 2008


Les pratiques amateurs menacées


Appel du Conseil Culturel de Bretagne et des quatre grandes conffédérations culturelles bretonnes, BAS, Kendalc'h, War 'Leur et Gouelioù Breizh.

Un avant-projet de loi sur les pratiques amateurs met en danger toutes les activités artistiques exercées par des bénévoles à titre de loisir en voulant imposer des contrats individuels de travail et la loi sur le travail des mineurs !
… Bagadoù, cercles, harmonies, chorales, groupes de théâtre…
… Organisateurs de fêtes …
… Artistes amateurs …
… Bénévoles d’associations …
… Intermittents, qui êtes nos partenaires dans nombre de manifestations
… Spectateurs, qui aimez participer aux fêtes populaires et aux spectacles et concerts impliquant des amateurs.
… Parents, qui inscrivez vos enfants pour un apprentissage artistique dans une structure de formation associative ou non.

Une remise en cause de la liberté des pratiques culturelles et de la diversité des cultures Signons la pétition pour défendre une culture populaire vivante !

Pour plus d’infos : voir les sites suivants :
http://www.kuzul.info
http://www.bas29.com

Tous concernés
Les pratiques amateurs menacées


Un avant-projet de loi sur les pratiques amateurs met en danger toutes les activités artistiques exercées par des bénévoles à titre de loisir !

En ce moment s’élabore à Paris un projet de loi visant à encadrer les pratiques amateurs : ces dernières feraient “concurrence déloyale” aux professionnels du spectacle !
Toute une série d’obstacles administratifs (notion de lucrativité, contrat de travail pour chaque amateur, loi sur le travail des enfants, limitation du recours à la publicité, etc.) seraient créés pour nous dissuader, nous, artistes amateurs bénévoles, ainsi que les organisateurs de fêtes et de spectacles, de nous produire devant vous, et de vous faire profiter de spectacles de qualité à des coûts très abordables.
Une telle loi mettrait donc fin aux très nombreux festivals, fêtes et spectacles populaires ainsi qu’à l’activité de nombreuses associations en Bretagne comme partout en France. Chez nous, toute la spécificité des musiques et danses bretonnes, entretenue par près de 40 000 bénévoles, serait remise en cause par ces nouvelles exigences administratives qui n’ont pas lieu d’être.

Nous dénonçons ce projet de loi, qui devrait être soumis au vote des parlementaires à la rentrée 2008, car il remet en cause :
- la liberté des pratiques culturelles (article 27 de la Déclaration universelle des droits de l’homme).
- la diversité des cultures : la déclaration de l’UNESCO sur la diversité culturelle (ratifiée par la France) précise que les pratiques et les liens culturels “ne doivent pas être considérés comme des marchandises ou des biens de consommation comme les autres”.
- les politiques de lien social, d’éducation des jeunes générations et d’apprentissage de projets communs, les politiques d’intégration.
- l’activité économique, touristique, et l’image de régions entières.
- les liens unissant artistes professionnels et amateurs, en les mettant inutilement dos à dos, alors qu’ils sont complémentaires.
- la création culturelle en Bretagne – l’une des plus dynamiques d’Europe – et partout en France.

Mobilisons-nous pour que le peuple demeure acteur de la culture !

24 mai 2008

La saint Yves, grand virage en 2008.

LA SAINT YVES / GOUEL ERWAN, LA FETE DE LA BRETAGNE
LE 19 MAI, PARTOUT DANS LE MONDE !

Un rapide tour d’horizon pour un projet ambitieux !

L’association Fest Yves/Gouel Erwan existe depuis bientôt 11 ans. Elle s’est affirmée :

- grâce à l’investissement constant et qualitatif de nombreuses fédérations culturelles en Bretagne,
- grâce au partenariat privé qui réunit en ce qui nous concerne les plus belles entreprises bretonnes
- grâce au soutien fidèle de ses partenaires institutionnels : la Région Bretagne et le Conseil Général de Loire-Atlantique.

Partie de rien en 1997, si ce n’est de tentatives toutes avortées de retenir une date pour fêter la Bretagne à l’égal de la Saint Patrick, mais… partie de Nantes ce qui n’est pas tout à fait neutre, La Fest Yves devenue la Saint Yves pour faire face à son développement international s’est bâtie sur 2 constats :

- la date retenue, celle du 19 mai, jour de la Saint Yves, patron emblématique des Bretons, des avocats et magistrats dans le monde entier
- une caractéristique bretonne : notre capacité encore maintenue de garantir à nos habitants une vie sociale protégée grâce à notre culture, nos traditions, notre sens de la solidarité et de l’entraide, notre capacité de transmission, notre ouverture aux autres. Capacité qui dépasse une simple traduction attractive, qualitative et festive pour devenir aussi un atout économique et touristique évident même si cela peut aussi présenter des pièges qu’il nous faut dépasser

DETAILLONS CES DEUX ELEMENTS
Saint Yves, un héritage symbolique fort :

Yves Hélory de Kermartin a laissé son emprunte dans la mémoire populaire et dans l’histoire chrétienne grâce à sa constante générosité, son souci de justice sociale, son hospitalité ; L’Eglise l’a canonisé et son culte lui a fait dédier des chapelles, des vitraux, des sculptures tout autour du monde, partout où de grands voyageurs bretons ont emmené leur propre histoire et avec eux, celle de la Bretagne. Son talent d’orateur et son souci de justice sociale l’ont consacré auprès des hommes de loi sur les cinq continents et ce personnage charismatique, grâce au travail profane de notre association se révèle aujourd’hui ciment de notre fête et emblème de la Bretagne… Et malheureusement ses préoccupations d’homme du XIIIè siècle restent d’actualité en 2008.

Le travail de fonds des associations, facteur de cohésion sociale en Bretagne, même au-delà de leurs objectifs :

Partager, transmettre, promouvoir, animer, préserver, actualiser, intégrer, respecter sont des faits culturels évidents pour qui vit en Bretagne. Notre tissu associatif prolixe l’atteste, nos associations ont une conscience aiguë de ces valeurs…

La culture bretonne tend à tisser des liens entres les groupes sociaux les plus divers. Ainsi se transmet, l’écoute, le regard, la langue, la musique, le chant, le respect des paysages pour les vecteurs les plus partagés, avec la volonté, ici un peu plus qu’ailleurs, d’associer les autres cultures, de favoriser les métissages et d’encourager au respect des identités. Ces attitudes spontanées, proches d’un sentiment naturel de « devoir » se traduisent à l’année longue par des animations d’atelier, des spectacles, des fêtes à caractère communal à destination d’un public familial initié ou pas, mais toujours dans un souci de partage.

La Saint Yves est née en Bretagne de cette double réflexion et c’est sans doute parce que cette fête ressemble profondément à la Bretagne que la presse lui a un jour décerné et bien avant son 10ème anniversaire, le titre honorifique de Fête de la Bretagne. Cette appellation n’a de sens que si elle dépasse le vocable pour devenir un engagement référent. C’est ce à quoi souscrivent nos adhérents.

LE ROLE DE LA DIASPORA BRETONNE
La culture c’est l’affaire de chacun au quotidien et à chacun de s’en sentir dépositaire pour un peu que sa pratique lui autorise ou que sa soif de connaissance l’y amène. C’est ce langage que notre association a tenu au réseau de Bzh Network en leur disant : vous avez envie de garder le lien avec la Bretagne, vous vivez votre bretonnitude sous des latitudes qui n’ont rien à voir avec chez nous, vous avez envie de la partager avec les cultures qui vous accueillent, soit, on vous apporte toute la compétence, l’énergie de notre réseau, on vous aide à réfléchir aux animations que vous pouvez mettre en place, on vous aide à trouver des financements, on vous envoie nos supports de communication, on fait vivre une dynamique d’échanges sur toute l’année, on active les contacts avec les Alliances Françaises et les Entreprises bretonnes qui sont installées là ou vous êtes, et ça : c’est la Saint Yves ! En échange, en plus de votre savoir, veillez à diffuser nos valeurs qui sont peut-être aussi celles portées par votre voisin de palier : générosité, hospitalité, transmission, justice sociale, solidarité, respect de l’autre dans sa culture, dans son histoire, vous en êtes acteurs.

EN CONCLUSION
La Saint Yves ? La Saint Patrick ? Des similitudes ? bien sûr et notamment leur aspect celtique et festif, mais peut-être avec un petit quelque chose en plus en ce qui nous concerne : une définition, un contenu… A nous et à la Bretagne d’en faire un label !

www.saintyves-gouelerwan.com
http://saintyvesgouelerwan.blogspot.com
ET CETTE ANNEE ?
Cette année 2008, la saint Yves a pris un énorme virage vers le monde. Les expatriés bretons se sont donnés le mot pour faire partager cette fête,et les valeurs qui vont avec à auxquelles nous sommes attachés, dans les pays où ils sont installés.
Cliquez sur le lien du blog de l'association et regardez l'agenda phénoménal de cette année.
Le jour où nous aurons 700 danseurs dans un fest noz en Touraine, je serai heureux.
A Pékin c'est chose faite !

23 mai 2008

Les langues régionales reconnues par la Constitution

ASSOCIATED PRESS a annoncé que les députés ont adopté mercredi 21 mai un amendement qui mentionne pour la première fois les langues régionales dans la Constitution.

"Les langues régionales appartiennent" au patrimoine de la France, stipule cet amendement voté à une quasi-unanimité dans le cadre du débat sur la réforme des institutions. Proposé par le rapporteur UMP Jean-Luc Warsmann, cet amendement complète l'article premier de la Constitution sur l'organisation décentralisée de la République française.

Au nom du gouvernement, Rachida Dati s'est dite "tout à fait favorable" à cet amendement. Le gouvernement s'est engagé lors d'un débat à l'Assemblée le 7 mai dernier à présenter une loi sur les langues régionales.

Le vote de cet amendement a été accueilli comme une victoire par les députés bretons, corses ou alsaciens qui militent pour la reconnaissance des langues régionales, pratiquées par plusieurs millions de personnes en France.

La France n'a jamais ratifié la charte européenne des langues régionales ou minoritaires du Conseil de l'Europe, qui impose des mesures en faveur de l'emploi des langues régionales dans la vie publique.

Le vote de cet amendement "n'a rien à voir avec la charte", a toutefois assuré le député UMP Claude Goasguen.

Je suis content de cette avancée, mais restons très prudent, il faut encore que cette proposition soit validée. De plus il est à souligner que c'est l'article 1 de la Constitution qui est amendé. Les langues régionales rentrent donc dans notre patrimoine.

Attention à ce que cela ne corresponde pas qu'à un musée parce que l'article 2 de la Constitution, lui, reste inchangé. Le français est et reste la seule langue de la République.....

26 mai 2007

Propos de Didier Pillet


Didier Pillet : Directeur de l’information de Ouest-France

« Quand on vous dit que la culture de votre père, de votre grand-père ne vaut rien, vous ne pouvez pas être heureux. »

Propos recueillis par Erwan Le Courtois // Photos : Romain Joly, sauf mention.
Entretien exclusif, reproduis avec l'aimable autorisation d'Erwan Le Courtois, rédacteur en chef du bimestriel BREIZHmag (www.breizhmag.com), proposé dans sa cinquième édition (avril-mai).


Depuis 2005, Didier Pillet est Directeur de l’information du premier journal métropolitain. Un Directeur formé à l’école Ouest-France, quotidien au sein duquel il a réalisé la quasi intégralité de sa carrière. Rentré en 1969 à la rédaction de Honfleur, il va gravir tous les échelons, jusqu’à devenir Rédacteur en Chef du prestigieux journal en 1991. Un poste qu’il occupera pendant quatorze années, marquant ainsi le journal de son empreinte.
Très loin de la langue de bois, il livre ici sa vision de Ouest-France, et de la Bretagne. Décapant...


Comment expliquer que Ouest-France soit le premier journal de France par ses ventes ?
La Bretagne est une région dans laquelle le journal est partie prenante de la vie. Certains journaux sont politiques, d’autres ont été conçus pour gagner de l’argent. Ouest-France, lui, s’est donné pour objectif de servir les gens vivant en démocratie. Le miracle, c’est que ce projet fédère toujours, 100 ans après sa création.

Quel est ce projet ?
Servir la démocratie, animer le débat, c’est essentiel. Ouest-France a les moyens de ses ambitions puisqu’il appartient à une association à but non lucratif. Ce journal ne peut générer du profit pour verser des dividendes à des actionnaires. Tous les bénéfices sont réinvestis dans l’entreprise. Les Bretons dépensent beaucoup d’argent dans les journaux et les magazines. Nous considérons que le prix du journal est cher, c’est pourquoi nous ne l’avons pas augmenté depuis juillet 2001!

Comment triez-vous l’information pour refléter la vie locale dans le journal ?
Les équipes rédactionnelles cherchent chaque jour un point d’équilibre entre les informations que souhaitent communiquer les institutions, les associations, les entreprises, certains particuliers et les faits qu’elles observent et dont elles considèrent qu’ils témoignent de nos manières de vivre ensemble, d’évolutions qui ne sont pas directement visibles, d’innovations dont il faut débattre, etc. Chaque rédaction est autonome sur son territoire. Chaque territoire ayant son histoire, sa culture, sa vie sociale, ses projets et problèmes propres, nos éditions sont à la fois semblables par la manière humaine et respectueuse d’aborder les sujets, et différentes par les spécificités qu’elles mettent en valeur. Nous ne faisons pas tout à fait le même journal de Honfleur à Brest !
De fortes ventes, mais le lectorat de Ouest-France est vieillissant…
Les jeunes achètent moins de journaux, cela ne signifie pas qu’ils ne les lisent pas. à preuve, lorsque nous mettons Ouest-France à leur disposition dans les universités, grâce aux accords de partenariats passés avec ces établissements, les journaux sont emportés et nous n’en retrouvons pas un par terre. Le service est même, selon ce qui nous remonte, très apprécié.

Cette gratuité ne risque-t-elle pas de nuire aux ventes ?
Les étudiants sont pauvres. Ils n’ont pas les moyens d’acheter le journal. De plus la jeune génération considère, avec le développement des radios, des télés et des journaux gratuits, qu’il ne faut pas payer pour acquérir de l’information, qu’il est normal qu’elle soit mise à disposition sans contrepartie financière. C’est une évolution de la société qui remet en cause ce qu’on appelle le modèle économique de la presse traditionnelle, qui dépense beaucoup d’argent pour collecter, traiter et distribuer l’information. La question de la gratuité est un grand défi à relever, car nous ne vivons pas dans une économie où la publicité peut assurer, comme aux états-Unis, 80 % des recettes des journaux. Nous ne sommes pas à 50 %. Alors, comment trouver les 50 % et quelques si les lecteurs ne veulent plus payer ? En abaissant la valeur de l’information ? Les dirigeants et les journalistes d’Ouest-France n’y sont pas prêts. Il va falloir être imaginatifs….

Vous êtes Normand, votre travail à Ouest France vous a conduit à vivre en Bretagne. Vous êtes vous bien adapté à la vie en Bretagne ?
J’ai passé la majorité de ma vie en Bretagne. Il y a un rapport aux gens qui est particulier. Je ne savais rien de la Bretagne avant d’y habiter. Les Bretons m’ont beaucoup appris : il y a ici une volonté de faire partager sa culture.

Et donc, que pensez vous des Bretons ?
Les Bretons sont des entrepreneurs, très créatifs. Ils ont des racines profondes et en même temps des branches qui les emmènent jusqu’au bout du monde. Pour moi, le Breton rêve sa vie et vit ses rêves. Souvent je me dis en retournant dans ma région d’origine que le Normand regarde sa vie passer…

C’est une vraie déclaration !
J’aime la Bretagne. Mais j’ai aussi besoin de la Normandie. Je suis devenu un peu Breton, je cultive les identités multiples ! Mais les Bretons ont également un versant sombre qui me fait peur. La violence des paysans et des pêcheurs. On ne tolérerait pas des banlieues le vingtième de ce qu’ont détruit les colères bretonnes… Et cette hyper alcoolisation des jeunes … Il y a une omerta sur ce sujet, une culture de l’alcool et maintenant des drogues, inquiétante pour l’avenir.

Peut-être est-ce le signe d’un malaise… Que pensez vous de la façon dont la France considère ses régions à forte identité ?
Nous sommes dirigés par des gens incultes, qui pensent que l’unicité de l’état est attaqué par les revendications culturelles, l’attachement au patrimoine et au terroir, alors que la culture bretonne suscite curiosité et intérêt dans toute la France, dans toute l’Europe, et que l’on vient du bout du monde pour y goûter. à cela s’ajoute une méconnaissance de l’histoire quand ce n’est pas une peur d’assumer une histoire. Nos élites trahissent leurs territoires en permanence, fascinées par Paris, elles jouent souvent contre les régions, d’où l’impossibilité de réaliser une vraie décentralisation. Pourquoi ne donne-t-on pas à la Bretagne, comme elle le demande poliment mais avec insistance, la compétence de gérer l’eau et la langue régionale ? Personne ici ne demande l’indépendance, seulement de l’air pour administrer les choses de près, avec bon sens, dans l’écoute des gens. Moi aussi j’aime Paris, mais je déteste cette façon qu’ont nos élites de considérer les régions, au mieux comme des réservoirs de main d’œuvre dociles, au pire des espaces de week-end où l’on vient se détendre en faisant bien attention de ne surtout pas se mêler aux indiens du cru, sauf pour l’album photo…

Donc cela ne vous choque pas que des Bretons (Français) déclarent se sentir Bretons ?
On parle de patrimoine. On sauve des pierres, de l’herbe et de la terre. Et on ne ferait rien pour sauver la culture ? Une culture pourtant porteuse de valeurs humaines. C’est fondamental de se préoccuper de la culture pour bien vivre la mondialisation, sinon qu’aurons nous à échanger, à partager avec les autres ?

Alors, la Loire Atlantique, doit-elle revenir en Bretagne ?
Cette trahison des élites fait que nous avons ce type de débats stériles. On voudrait que les Bretons ne vivent pas ensemble. La tendance au repli identitaire de certains groupuscules vient de cette trahison des élites.

Alors Nantes…
Nantes est une capitale bretonne ! Le jour ou Nantes et Rennes feront une alliance, ce sera une force et une fierté pour la Bretagne. Ne pas prendre en compte cela, c’est nier les Bretons eux-mêmes. Le schéma administratif est artificiel. La France sera plus belle, plus riche si la Bretagne est à l’aise, si les Normands sont à l’aise… Ce qui n’empêche pas l’existence d’un état fort. Mais quand on vous dit que la culture de votre père, de votre grand-père ne vaut rien, vous ne pouvez pas être heureux. Les particularismes peuvent et doivent servir l’universel. Priver les Bretons de leur culture, de leur territoire, c’est les contraindre dans un réduit et les inciter à se recroqueviller.

Il faudrait donc encourager la pratique de la langue bretonne ?
C’est très bien le breton. Vous ne pouvez pas dire qu’un enfant qui parle deux ou trois langues sera mieux armé face à la mondialisation, comme on le dit justement en vantant les apprentissages simultanés de l’anglais, de l’allemand, de l’espagnol et de l’italien, et refuser l’étude et la pratique du breton ! Du moment que l’enseignement du breton n’est pas imposé à tout le monde ! Il y a un autisme irresponsable de l’état français sur cette question. L’état devrait faire quelque chose depuis longtemps : on finance bien les lycées musulmans.

29 septembre 2006

Enseignement de la géographie en France






Voici en quatre page comment nos géographes revisitent l'histoire de France et interprètent la volonté d'un peuple de voir sa culture respectée.

Cela signifie-t-il un repli identitaire ? De certains individus sûrement, mais qui représentent une infime partie de la population concernée.

Par contre, ce type d'anathème d'intellectuels parisiens qui vous font comprendre que votre culture c'est de la merde susceptible de mettre la nation en danger.... par contre-réaction, oui, cela va peut-être finir un jour par créer un repli.

Allez, j'ai assez écrit, je vous laisse savourer l'incompétence et l'inconscience réunies.

Il faut préciser que ces pages sont issues du programme de géographie des classes de 1ere L/ES